Louis Jouvet et les auteurs
En 1922, Louis Jouvet quitte Copeau pour entamer sa carrière de metteur en scène, il part à la recherche d’auteurs contemporains. Lorsque Jouvet crée le Cartel des Quatre avec Dullin, Georges Pitoëff et Gaston Baty, il reprend le flambeau de son maître Copeau avec la volonté de promouvoir les auteurs du XX éme siècle : Jean Giraudoux, Jules Romains, Marcel Achard, Jean Cocteau …Mais il restera fidèle au répertoire classique, entre autres œuvres, Jouvet montera à l’Athénée sept pièces de Molière.
Jean Giraudoux
né le 29 octobre 1882 à Bellac dans la Haute-Vienne est mort le 31 janvier 1944 (à 61 ans) à Paris.

Jean Giraudoux
De même que la rencontre du couple Claudel-Barrault a scellé la destinée de l’œuvre dramatique claudélienne, celle de Jean Giraudoux et de Louis Jouvet oriente de façon décisive la carrière théâtrale des deux hommes. Le succès de Siegfried, en 1928, signe le début de leur éclatante collaboration. L’apport de Giraudoux ne peut certes être comparé à celui du théâtre de Claudel, dans la mesure où Giraudoux ne reconnaît pas de spécificité au texte théâtral, affirmant qu’il revient aux acteurs de démontrer la nature dramatique d’un texte, et fait porter l’accent sur la qualité littéraire du texte, la puissance incantatoire du beau langage. Mais les pièces de Giraudoux ont à la fois bénéficié du génie de Jouvet et du contexte particulier des années noires de 1929-1945. De ce point de vue, la création de La Guerre de Troie n’aura pas lieu, en 1935, reste comme une date historique dans les annales du théâtre parisien, et consacre Giraudoux comme poète national.
On voit parfois Giraudoux modifier une scène à chaud, sur le genou, en fonction du matériau solide et du matériau vivant dont dispose Jouvet. L’attelage Giraudoux-Jouvet fonctionne ainsi, à mots couverts au long des répétitions où l’un guette les réactions de l’autre.
Départager l’apport de l’un à l’autre est impossible et serait d’ailleurs assez vain. Il me semble cependant que le jeu de Jouvet et sa direction d’acteur ne pouvait que soustraire le texte à ce défaut de préciosité dont on le taxe souvent. En effet, la stylisation du geste, des lignes plastiques (voir décors et costumes) allait avec une sobriété et même une neutralité de l’intonation. Alors, le jaillissement verbal, les ruptures de tons, l’éclectisme, ce que Gide appelle le « papillotement » de Giraudoux, tout cela était servi par une discipline de jeu presque janséniste. En un mot, quand vous offrez la profusion, il faut l’offrir d’un geste nu…
Pièces de Giraudoux
- 1928 : Siegfried de Jean Giraudoux : Général de Fontgeloy
- 1929 : Amphitryon 38 de Jean Giraudoux : Mercure
- 1933 : Intermezzo de Jean Giraudoux : Le Contrôleur des poids et mesures
Été 1934, Louis Jouvet quittait la Comédie des Champs-Élysées pour prendre la direction de l’Athénée. Il inaugura son théâtre avec une reprise d’ Amphitryon 38, le temps de mettre en scène l’adaptation par Jean Giraudoux de Tessa, la nymphe au cœur fidèle, des auteurs britanniques Margaret Kennedy et Basil Dean. Occasion pour Louis Jouvet d’offrir le rôle principal à la jeune comédienne Madeleine Ozeray dont il était tombé amoureux. La pièce, accompagnée d’une musique de Maurice Jaubert, fut un succès que partagea Jean Giraudoux : « À un couplet, à une cruauté pointue, à une fantaisie qui fuse et s’éteint aussi vite, à des attendrissements pudiques comme aux mots drôles qui ne sont jamais bas, on reconnaît Jean Giraudoux ».
- 1934 : Tessa, la nymphe au cœur fidèle adaptation Jean Giraudoux
- 1938 : Cantique des Cantiques de Jean Giraudoux
- 1934 : Amphitryon 38 de Jean Giraudoux : Mercure
- 1935 : Supplément au voyage de Cook de Jean Giraudoux : Outourou
- 1935 : La guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux, Théâtre de l’Athénée : Hector
- 1937 : Électre de Jean Giraudoux : le mendiant
- 1937 : L’Impromptu de Paris de Jean Giraudoux : lui-même
- 1939 : Ondine de Jean Giraudoux : Chevalier Hans
Le travail de préparation fut considérable. Trente trois comédiens interprétant quarante-six rôles répétèrent plus de quarante fois . Mais le résultat dépassa toutes les espérances. Après une répétition générale et une soirée gala triomphales, le bureau de location fut pris d’assaut, dès les premiers jours. Alors que Jean Giraudoux se trouvait au Consulat de France à New-York, Louis Jouvet lui envoya un télégramme ainsi conçu : « Ce soir record. Dépassons vingt-neuf mille francs (stop) moyenne journalière vingt-huit (stop) Ondine et Hans vous embrassent »
- 1945 : La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux : le chiffonnier

Edwige Feuillière
La folle de Chaillot, considérée comme le testament de Jean Giraudoux, remporta un succès exceptionnel.
Outre le texte, la mise en scène, l’interprétation, les décors et les costumes firent l’objet d’admiration de la part du public. Des applaudissements sans fin saluèrent Louis Jouvet, Marguerite Moreno, Christian Bérard.
En 1950, Louis Jouvet se proposa de monter la dernière pièce de Jean Giraudoux, Pour Lucrèce. Il prit contact avec Edwige Feuillère, l’actrice pour laquelle l’auteur avait écrit l’un des rôles principaux. Malheureusement, la comédienne et le metteur en scène ne se s’entendirent pas et Jouvet remit son projet à l’année suivante … avec une autre vedette.
Une fois de plus, la vie en décida autrement : Louis Jouvet mourut, presque subitement, le 16 août 1951, dans son théâtre.
Jules Romains
né à Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire) le 26 août 1885 et mort à Paris le 14 août 1972, est un écrivain, philosophe, poète et dramaturge français, membre de l’Académie française.

Jules Romains
Son œuvre la plus accomplie sera dans les 27 volumes qui constituent « Les Hommes de Bonne Volonté », publiés entre 1932 et 1946, mais ce fut toutefois du côté du théâtre que Jules Romains devint célèbre après la grande guerre, notamment avec Knock ou le Triomphe de la Médecine qui sera créée par Louis Jouvet en 1923. D’autres pièces suivront et à la fin des années 20, Jules Romains sera – avec Pirandello et George Bernard Shaw – l’un des 3 dramaturges de son temps à être les plus joués dans le monde.
Extrait Dix ans avec Louis Jouvet Léo Lapara : ….
Pièces de Jules Romains
- 1923 : Knock ou le triomphe de la médecine de Jules Romains : Knock
Le soir de la générale, Knock fut un immense succès professionnel et critique : Thomas Bernard, André Maurois, Charles Vildrac, Gaston Gallimard, Bernard Grasset ou encore André Gide s’enthousiasmèrent ; d’Amédée, personne ne retint rien. Ici commençait la longue série de représentations de la pièce, qui ne devait s’achever qu’avec la disparition de son acteur clef en 1951. À la Comédie des Champs-Élysées, à l’Athénée ou lors de sa longue tournée en Amérique Latine, Knock suivit Jouvet et sa compagnie. Reprise après reprise le public fut au rendez-vous pour ce spectacle, enthousiasme.
Il n’y a pas de secret ! J’ai joué Knock un millier de fois et à chaque représentation j’ai essayé de faire mieux, de rentrer un peu dans la peau de mon personnage. Tu comprends, mon petit vieux, c’est affaire de patience… et de conscience. On ne crée pas un rôle du jour au lendemain… Ça serait trop beau ! À la centième, j’ai compris que je tenais enfin le bon bout : il ne me restait plus qu’à polir mon personnage. Je m’y emploie encore à chaque reprise… Le voilà, mon secret (Louis Jouvet « L’Homme de la rue », 14 juillet 49, fonds Louis Jouvet, BnF, LJ SW-39.
- 1923 : Amédée et les messieurs en rang de Jules Romains
- 1924 : La Scintillante de Jules Romains : Calixte
- 1931 : Le Roi masqué de Jules Romains
- 1933 : Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche de Jules Romains : Le Trouhadec
- 1925 : Le Mariage de Monsieur le Trouhadec de Jules Romains : Le Trouhadec
- 1930 : Donogoo Tonka de Jules Romains
- 1931 : Le Roi masqué de Jules Romains
Marcel Achard, né le 5 juillet 1899 à Sainte-Foy-lès-Lyon et mort le 4 septembre 1974 (à 75 ans) à Paris.

Marcel Achard
Marcel Achard se plaisait à déclarer à propos de sa naissance : « Je suis né par autorisation spéciale du pape et du Président de la République. Mon père avait épousé la fille de sa sœur. De sorte que mon grand-père était en même temps mon arrière-grand-père, mon père, mon grand-oncle et ma mère ma cousine germaine. »
Marcel Achard , à l’occasion journaliste, commence jeune souffleur dans un théâtre. Il a une grande maîtrise de sa voix. Attiré par les planches et les comédiennes, il commence à jouer un rôle de comédien dans ses premières pièces et d’acteur au cinéma muet dès 1923. Il se révèle dans le rôle du clown Grockson, un de

Louis Jouvet et Valentine Tessiere dans Domino
ces trois personnages clefs de sa pièce Voulez-vous jouer avec moâ ?. Cette pièce à l’accent de Jules Laforgue est son premier franc succès, il y eut plus de deux cents représentations et ce succès auprès du public parisien lui permit d’être découvert par Lugné-Poe et Charles Dullin. Ce dernier, au nom du Théâtre de l’Atelier, lui avait commandé d’ailleurs la pièce. Dans celle-ci, tous les personnages achardiens, sans épaisseur et sans grande passion, sont déjà en germe : êtres sentimentaux et tendus, la femme belle et inconstante, un peu naïve, l’homme timide et naïf et les dialogues qui nous mènent, au terme d’un parcours où ne peut s’effacer des allusions aux cynismes et à la mélancolie des temps, vers un monde où tout se résout avec le temps.
À son tour, Louis Jouvet s’intéresse au jeune auteur et met en scène à la Comédie des Champs-Elysées, le 15 décembre 1924 Malborough s’en va-t-en guerre. En 1925, Dullin confie à Marcel Achard l’adaptation d’une comédie de Ben Jonson, La Femme Silencieuse. C’en est fini des jours calamiteux.
C‘est le triomphe à la Comédie des Champs-Élysées, avec Jean de la Lune joué à la perfection par Louis Jouvet, Valentine Tessier, Pierre Renoir et Michel Simon.
- 1929 : Jean de la Lune de Marcel Achard : Jef
Pièce en trois actes, créée le 16 avril 1929 à la Comédie des Champs Elysée -Louis Jouvet, interprétée par Louis Jouvet, Michel Simon, Pierre Renoir et Valentine Tessier. Ces trois actes étincelants d’invention comique classent Jean de la Lune parmi les chefs-d’œuvre du théâtre contemporain : un chef -d’œuvre empreint du style propre â Marcel Achard, tout de drôlerie délicate et de poésie sur le thème difficile de l’art d’aimer.
Le naïf et tendre Jef aime passionnément la coquette et perverse Marcelline. Celle-ci a beau faire à Jef l’aveu de ses infidélités, il refuse d’y croire. Pour lui elle est ce qu’il veut qu’elle soit : sincère et fidèle.
C’est parce que je t’aime
Que tu m’aimes quand même
Tu m’aimes pour mon amour
Donc, tu m’aimeras toujours.
Grâce à son obstination, Jef sortira vainqueur de cette joute sentimentale.
Critiques
« L’esprit de Marcel Achard ne peut inspirer qu’une vive amitié. Il apporte au Théâtre un style libre et léger qui n’est pas un grand style, peut-être, mais qui porte la marque la plus personnelle et la plus séduisante. »
Pierre Brisson – Le Temps
« Ce Jean de la Lune est évidemment un sujet exceptionnel que seul un poète pouvait imaginer, car il arrive tout de même un moment dans l’existence où les hommes les plus confiants et les plus amoureux, s’aperçoivent que leur crédulité est excessive . Mais du moment que nous sommes dans le domaine de la rêverie – rêverie qui est d’ailleurs de la plus jolie qualité – nous n’avons qu’à admettre le cas rare que l’auteur nous présente avec infiniment de douceur et de persuasion. »
Pierre Veber – Le Petit Journal
« Si je vous parle de Jean de la Lune ce n’est point pour voler au secours de la victoire, – la comédie de Marcel Achard n’a plus besoin d’être louée, protégée, ni prônée , le public s’en charge -. c’est ravissant, même mieux que cela, beaucoup mieux. C’est la meilleure, la plus profonde, la plus charmante, la plus intelligente et aussi la plus naïve pièce que le Théâtre français ait donnée depuis des années. »
Alfred Savoir – Paris-Midi
- 1932 : Domino de Marcel Achard.
Pièce en trois actes, où l’humanité définie par sa pudeur se doit d’accepter le monde tel qu’il est, et de consentir à la souffrance. La partition met en scène le gentil Jean, tolérant et fantaisiste, amoureux d’une Marcelline inconstante et volage, protégée par son frère Clotaire, couvrant inlassablement les perfidies de sa sœur.
Jean Cocteau
né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte et mort le 11 octobre 1963 dans sa maison de Milly-la-Forêt, est un poète, graphiste, dessinateur, dramaturge et cinéaste français. Il est élu à l’Académie française en 1955.
Issu d’une famille de la grande bourgeoisie parisienne, Jean Cocteau fit ses études au lycée Condorcet à Paris. Il était âgé de neuf ans lorsque son père se suicida.

Jean Cocteau
Esprit artiste, esthète au tempérament de dandy, il publia ses premiers poèmes dès 1909 et devint une des figures à la mode du Tout-Paris et des salons que fréquentaient les Daudet, la comtesse de Noailles, Marcel Proust. En 1913, la création par Diaghilev du Sacre du Printemps de Stravinski fut pour lui une véritable révélation, qui devait influencer l’ensemble de son œuvre protéiforme.
Il occupa également une grand place dans le théâtre, avec Les Mariés de la tour Eiffel (1924), La Voix humaine (1930), La Machine infernale (1934), Les Parents terribles (1938), Les Monstres sacrés (1940), La Machine à écrire (1941), L’Aigle à deux têtes (1946), Bacchus (1952).
« En outre, qui connaît le véritable auteur des œuvres d’un poète ? Personne, même pas lui. Le véritable auteur est d’autant plus difficile à connaître, qu’il exige que son nègre signe à sa p]ace. Voilà encore de quoi embrouiller la piste. Et voilà, il me semble, bien des titres à la gratitude que je vous exprime du haut de ma pile de chaises avant de m’y balancer dangereusement. » ‘extrait du Discours de réception de Jean Cocteau à l’Académie française.
- 1934 : La Machine infernale de Jean Cocteau : Le berger de Laïus
Cocteau en avait imaginé l’idée dès 1928-29 : « Je rêve qu’il me soit donné d’écrire un Œdipe et le Sphinx, une sorte de prologue tragi-comique à Oedipe-Roi, précédé lui-même d’une grosse farce avec des soldats, un spectre, le régisseur, une spectatrice. Représentation allant de la farce au comble de la tragédie, entrecoupée de mes disques et d’un tableau vivant: Les Noces d’Oedipe et de Jocaste ou La Peste à Thèbes. » (Opium, 1930)
Dans toute sa correspondance avec Jouvet durant la préparation et les répétitions, la formule qui revient avec le plus de constance est celle du « jeu d’échecs » : »[…] montrons au public une partie d’échecs avec des pièces et un échiquier somptueux. Dur, sec et somptueux. » (1933 ou 34, la lettre n’est pas datée)
Molière, Jean-Baptiste Poquelin,
dit Molière, né à Paris, baptisé le 15 janvier 1622 en l’église Saint-Eustache, et mort le 17 février 1673 à l’âge de 51 ans à Paris.
Fils du tapissier du roi, licencié en droit, Jean-Baptiste Poquelin renonce à reprendre l’affaire paternelle, et fonde l’Illustre-Théâtre.
Sous le nom de Molière, et en compagnie de sa maîtresse, Madeleine Béjart, il vit treize années de pérégrinations en province, avant que la troupe ne décide de regagner Paris en 1658.
Talentueux dramaturge, Molière écrit toutes sortes de pièces, de la farce à la comédie-ballet en collaboration avec Lully. Mais il excelle dans la mise en scène de comédies grinçantes et féroces, dans lesquelles il épingle les travers de la société. Molière utilise en effet le rire comme une arme avec laquelle il foudroie nombre de ses contemporains.
Malgré son génie et la protection du roi, Tartuffe et Dom Juan sont interdites de représentation. S’il résiste aux cabales, sa santé défaillante a finalement raison de lui ; il meurt quasiment sur scène.
Sept ans plus tard, la troupe de Molière, qui avait fusionné avec celles de L’Hôtel de Bourgogne et du Marais, donne naissance à la Comédie Française.

Molière
dans le rôle de César dans La Mort de Pompée peint par Nicholas Mignard (1658) Collection Comédie-Française de Paris
Le compagnonnage de Jouvet et Molière est celui de toute une vie, et le directeur du Théâtre de l’Athénée mit en scène sept pièces de l’illustre dramaturge. Alors qu’il commence sa carrière de metteur en scène et installe sa troupe au Théâtre des Champs Élysées, Jouvet monte La Jalousie du barbouillé en 1925. Il attend ensuite 1931 avant de reprendre prudemment Le Médecin malgré lui au Théâtre Pigalle, une pièce qu’il avait déjà interprétée alors qu’il travaillait avec Jacques Copeau au Vieux Colombier. Ce n’est qu’en 1936, devenu directeur du Théâtre de l’Athénée, qu’il peut enfin se consacrer à la pièce qui lui tient à cœur et qu’il jouera près de 700 fois : L’École des femmes. Au cours de son exil en Amérique latine, qui s’étend de 1941 à 1945, Jouvet donne une nouvelle fois La Jalousie du barbouillé et Le Médecin malgré lui, pièce dans laquelle il continue de jouer le rôle de Sganarelle, et présente L’École des femmes chaque fois que la troupe se trouve en difficulté. Mais il met aussi en scène Le Misanthrope, en 1942, s’y réservant le rôle de Philinte. De retour à Paris, il montera :
- 1925 : La Jalousie du barbouillé
- 1931 : Le Médecin malgré lui
- 1947 : Dom Juan
- 1949 : Les Fourberies de Scapin
- 1950 : Le Tartuffe
- Et l’École des femmes chaque fois que la troupe se trouve en difficulté
La mort de Molière. Texte lu par Louis Jouvet
Le texte
Molière et la Comédie classique
Extraits des cours de Louis Jouvet au Conservatoire (1939-1940)
Collection Pratique du Théâtre, Gallimard
Parution : 03-11-1965

Avec cet ouvrage qui fut suivi de
Tragédie classique et théâtre du XIXe siècle, «Pratique du Théâtre» a réuni un choix de cours donnés par Louis Jouvet au Conservatoire national d’Art dramatique de novembre 1939 à décembre 1940. Se tenant également éloigné de la doctrine et de la recette, Louis Jouvet tentait, par un dialogue incessant avec ses élèves, de leur faire sentir quel doit être le comportement du comédien dans l’exercice de son métier.
Sténographiés et fidèlement transcrits, les cours qui composent ce premier volume concernent l’œuvre de Molière et la comédie classique. C’est donc à travers les plus grandes scènes de notre théâtre que Jouvet traite notamment de la diction, de la respiration, de l’interprétation du personnage, de la situation dramatique, de l’état physique et psychologique du comédien… Cet enseignement est destiné, selon les propres termes de Jouvet, à éveiller chez l’élève «la vision d’un personnage et, en même temps, la conscience de sa propre sensibilité…», à lui faire découvrir «cette dualité qui va lui servir à établir, d’une part, un procédé d’exécution perfectible et, d’autre part, un moyen de se perfectionner lui-même».
Cette préparation minutieuse à la pratique d’un des arts les plus complexes qui soient ne peut manquer de s’accompagner, venant de Jouvet, de digressions des plus fécondes sur le style d’un auteur, l’histoire d’une pièce, l’évolution d’un personnage, les caractères propres à une époque dramatique, enfin sur l’histoire et l’esthétique de cet art dont il fut l’un des plus prestigieux artisans.
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