Mort de Louis Jouvet – 16 Août 1951
A trente mètres de là, dans le bureau directorial du théàtre, étendu sur le divan de Pierre Renoir, Jouvet, assisté du R. P. Laval, rendait son dernier soupir entre les affiches de L’Ecole des Femmes et celles de Tartuffe. Son chien, « Till Eulenspiegel » (« Salopard » pour les intimes) hurlait à la mort dans son appartement désert du quai Blériot, meublé des fauteuils d’Ondine. L’aboyeur de cinéma n’avait pas tort: il saluait à son insu le retour de Jouvet à la vie, mais à la vie de l’Histoire. La maxime qui a guidé sa vie, Jouvet l’avait empruntée à Verlaine: « Ce qu’il nous faut, c’est du pain et être inquiet! » A soixante-trois ans , il est mort de quarante-cinq années d’inquiétudes dramatiques.

Till accueille Louis Jouvet à la gare
Hôtel Drouot -Sucession Lizza Jouvet 2005 -Collier du chien TILL.
Cuir rouge clouté avec médaille pendentif gravée sur une face « Till » et sur l’autre face « Louis Jouvet Théâtre Athénée ».
Est : 100/150 Résultat : 2 000 Euros
(La copie d’une photographie de Jouvet avec Till sera remise à l’acquéreur).

Collier de Till
En 1945, Monique Mélinand, offrit à Jouvet un chien de race Groenendael qu’il nomma Till qui devint son ami, son jouet, sa distraction. Till suivait son maître comme son ombre au théâtre, au restaurant, à la maison, partout.
« Le Patron parlait à son chien : Till se dressait sur ses deux pattes arrière, appuyait ses deux pattes de devant sur la poitrine de son maître et l’écoutait. L’entretien se concluait sur ces mots : « T’es un bon chien, maintenant ça suffit, ne nous emmerde pas, salopard ! » Et Till sagement se mettait dans un coin, ou mettait sa tête sur les genoux du Patron, sans plus bouger.
Le Patron lui enlevait tous les soirs son collier et Till devait le poser sur les souliers du Patron. Till taquinait son maître en rôdant autour de la chambre avec le collier dans la gueule. Le Patron faisait semblant de l’injurier, et Till se décidait enfin à poser le collier sur les souliers.
Till dormait sous le lit de son maître. Le matin, il allait chercher son collier ; le Patron lui tendait un sucre ; les yeux du chien s’hypnotisaient dessus, mais il attendait qu’après plusieurs : « Non, Till, non ! » vienne enfin : « Prends ».
Le maître et le chien étaient aussi fiers l’un que l’autre de s’être aussi bien compris ».
(Wanda Kérien – Louis Jouvet notre Patron – ed. E. F. R.).
C.Dullin, J. Copeau, A. Tollier, B. Albane, G. Roche, J. Lory, S. Bing, L. Jouvet, R. Carl, A. Karifa et Filou le chien

Charles Dullin, Jacques Copeau et filou le chien
1925 Installation à Pernand-Vergelesses de Copeau et des Copiaus (nom donné à la troupe des comédiens qui s’installent avec lui dans le village).
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