Comédiens et acteurs
Pierre Renoir, l’ami…
Il est né le 21 mars 1885 à Paris 18e et mort le 11 mars 1952 (à 66 ans) à Paris 9eme. Pierre Renoir est le fils du peintre Auguste Renoir et le frère du réalisateur Jean Renoir et du céramiste Claude Renoir. Grièvement blessé pendant la Première Guerre mondiale, il perd l’usage de l’avant-bras droit.

Pierre Renoir vu par son père
Réformé, il reprend sa carrière de comédien. Il est engagé en 1928 par Louis Jouvet dans sa prestigieuse troupe, où il crée plusieurs pièces de Jean Giraudoux. Il fut un ami et un proche collaborateur de l’acteur.

Pierre Renoir et Jouvet – La Guerre de Troie n’aura pas lieu – Giraudoux
Une place de choix est réservée à l’un d’entre eux, le seul auquel il se soit vraiment livré : Louis Jouvet. On découvre quelques correspondances inédites entre ces deux grands hommes de théâtre dans lesquelles se mêlent des considérations sur leur art, aussi bien que l’immense tendresse et la puissante affection qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Moins de six mois avant de disparaître, alors qu’il venait de perdre celui qu’il appelait familièrement son «vieux frère»,
Pierre déclare : «Pendant vingt-trois ans nous ne nous sommes pas quittés ou presque. Nous avons eu des rapports pour ainsi dire quotidiens. Notre travail a été constant. Nous avions deux tempéraments absolument différents. C’est peut-être pour cela que nous nous entendions extrêmement bien. II m’apportait quelque chose, je lui apportais quelque chose, cela formait une espèce d’unité. Je dois avouer que c’est pour moi une perte épouvantable. C’est quelque chose de moi qui est parti».
En 1928 Jouvet fait appel à Pierre Renoir qui n’est pas membre de la troupe pour interpréter le rôle principal, celui du Conseiller Siegfried dans la pièce de Giraudoux. C’est un triomphe, la pièce fera salle comble jusqu’à la fin de la saison et lèvera les doutes de Jouvet qui disait » Nous ferons peut-être cinq représentations! Mais je ne regrette pas d’avoir monté la pièce ».
André Antoine écrira : » Pierre Renoir que l’on avait pas vu sur scène depuis si longtemps restera inoubliable dans le rôle de Siegfried ». La presse regorge d’appréciations toutes plus élogieuses les unes que les autres.
Le 8 mai 1929, Louis Jouvet nomme Pierre Renoir assistant du directeur de la Comédie des Champs Elysées et avant son départ en vacances Jouvet lui adresse un courrier .
« Adieu vieux Pierre, il y a toutes sortes de choses que je veux toujours te dire et que je n’écris jamais – tu les entends – et puis il vaut mieux ne pas se faire trop de déclarations. Celle des droits de l’homme n’a jamais avancé grand chose. Je t’embrasse . Ton frère Louis »
Théâtre avec Jouvet
- 1926 : Le Carrosse du Saint Sacrement de Prosper Mérimée, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1926 : Au grand large de Sutton Vane, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1928 : Siegfried de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1929 : Suzanne de Steve Passeur, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1929 : Jean de la Lune de Marcel Achard, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1929 : Amphitryon 38 de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1931 : L’Eau fraîche de Pierre Drieu la Rochelle, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1931 : Une taciturne de Roger Martin du Gard, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1932 : Domino de Marcel Achard, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1932 : La Margrave d’Alfred Savoir, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1933 : Intermezzo de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1933 : Pétrus de Marcel Achard, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1934 : Au grand large de Sutton Vane, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1934 : La Machine infernale de Jean Cocteau, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1934 : Amphitryon 38 de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée
- 1934 : Tessa, la nymphe au cœur fidèle adaptation Jean Giraudoux d’après Basil Dean et Margaret Kennedy, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée
- 1935 : La guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée
- 1935 : Supplément au voyage de Cook de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée
- 1935 : Knock ou le triomphe de la médecine de Jules Romains, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1937 : Le Château de cartes de Steve Passeur, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée
- 1937 : Électre de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée
- 1937 : L’Impromptu de Paris de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée
- 1947 : Dom Juan de Molière, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l’Athénée
Filmographie avec Jouvet (Pierre Renoir a tourné plusieurs films chaque année de 1911 à 1952 – année de sa mort)
- 1937 : La Marseillaise : rôle de Louis XVI
- 1950 : Knock version de Guy Lefranc : Mousquet, le pharmacien
Michel Simon
- Naissance : 9 avril 1895 (Genève, Suisse)
- Décès : 30 mai 1975 à l’âge de 80 ans (Bry-sur-Marne, France)

Michel Simon, Jean-louis Barrault dans Drôle de drame
François Michel Simon (de son vrai nom) est d’abord destiné à reprendre la charcuterie de son père. N’ayant que faire de cet avenir tout tracé, il décide très tôt de quitter ses études et sa famille pour gagner Paris. De clown à danseur en passant par acrobate, professeur de boxe et photographe, il va alors tour à tour exercer les petits boulots les plus improbables. Dès son plus jeune âge, l’artiste en herbe a une grande passion : la littérature. Une adoration qui l’amène à dévorer tous les livres qui lui tombent entre les mains, et à nourrir une fascination pour la complexité de l’être humain.
Au théâtre avec Louis Jouvet
Marcel Achard réussit à faire engager Michel Simon par Louis Jouvet, à force de persévérance… Il obtient le 12 octobre 1927, un grand succès au théâtre avec Leopold le bien-aimé. Son interprétation de « Cloclo », dans Jean de la Lune de Marcel Achard, en 1929, (rôle qu’il reprendra au cinéma deux ans plus tard) est unanimement acclamée. Après avoir fait une tournée en Afrique du Nord en y jouant le rôle qui fit de lui un artiste dans le théâtre parisien. C’est à son retour, que Michel Simone incarne Jean de la Lune (1931) mise en scène par Jean Choux avec Madeleine Renaud et René Lefèvre. Ce fut un énorme succès commercial.
Filmographie avec Jouvet
Entre 1920 et 1975, Michel Simon va jouer dans pas moins de 55 pièces et 101 films, il tournera avec Jouvet dans 2 films :
Drôle de Drame
Carné rappelle dans ses mémoires que le tournage se passa dans la bonne humeur et les fous rires à tel point qu’avait été installée une « boîte à rires » dans laquelle celui qui riait pendant une prise devait mettre une pièce, comme durant la scène d’ivresse entre Barrault-Kramps et Simon-Chapel dans laquelle Barrault n’en pouvait plus des facéties de Simon. Mais il y avait aussi cette fameuse tension entre Louis Jouvet et Michel Simon qui, eux, se détestaient copieusement. Il faut dire que quelques années auparavant Michel Simon avait triomphé dans la compagnie de Louis Jouvet dans la pièce de Marcel Achard, Jean de la lune. On raconte qu’un jour Louis Jouvet dit à Michel Simon : « votre rôle est admirable », ce à quoi Simon a répondu : « je sais j’ai refusé le vôtre ». Ambiance !
Et puis il est impossible de ne pas revenir sur les circonstances dans lesquelles a été tournée la fameuse scène du « bizarre… bizarre ». Chacun avait fait le pari de soûler l’autre. Pari évidemment réussi, les deux acteurs passant la journée assis à tourner les prises avec du vrai champagne. A la fin de la journée, chacun titubait et Jouvet alla tout de même jouer au théâtre une pièce dans laquelle Carné raconte qu’il fut excellent. Toute l’équipe était persuadée d’avoir fait un bon film, ils y avaient cru. Jean-Louis Barrault dira plus tard qu’ils avaient sans doute fait un vrai film d’avant-garde en ce sens où ils étaient en avance sur le public. Il fallut en effet attendre 1951, date de ressortie du film, pour que Drôle de Drame soit accepté et plébiscité par le public et devienne le classique que l’on connaît.
Extraits de Par
– le 28 octobre 2006http://www.dvdclassik.com/critique/drole-de-drame-ou-l-etrange-aventure-du-docteur-molyneux-carne
La fin du Jour de Julien Duvivier
Julien Duvivier reforme, dans un hospice, « la belle équipe » théâtrale du temps jadis. D’une noirceur mortuaire, ce monument crépusculaire du cinéma français d’avant-guerre repose méritoirement aux côtés des œuvres majeures de Renoir et Carné.

Victor Francen, Louis Jouvet
L’abbaye de Saint-Jean-la-Rivière menace de fermer ses portes. Ce qui serait une véritable catastrophe pour ses pensionnaires, tous de vieux comédiens sans ressource. Saint-Clair, acteur autrefois adulé et grand séducteur de femmes, vient justement d’y arriver et y retrouve Marny, grand rival dont il avait jadis séduit la femme, et Cabrissade, artiste de second ordre.
Jean-Louis Barrault
est né le 8 septembre 1910 au Vésinet, dans les Yvelines, et mort le 22 janvier 1994 à Paris; comédien, metteur en scène et directeur de théâtre français.

Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault
Jean-Louis Barrault tourne une cinquantaine de films entre 1935 et 1988. Il est révélé par Marcel Carné qui lui confie le rôle de William Kramps, dit « le tueur de bouchers », dans ce classique de la comédie policière qu’est devenu Drôle de drame (1937), adaptation dialoguée par Jacques Prévert (« Bizarre, vous avez dit bizarre… »). Barrault arrive à s’imposer face à Michel Simon et Louis Jouvet et s’avère très drôle dans ses séquences de séduction de Françoise Rosay. Son jeu halluciné, très théâtral, marque clairement l’influence de la scène.
De 1931 à 1940 au théâtre de l’Atelier, à la Comédie française, au théâtre Marigny, il jouera dans de nombreuses pièces mises en scène entre autres par Dullin, Copeau et Odéon-Théâtre de France. Son répertoire est immense, il poursuivra sa carrière en tant que comédien et metteur en scène aux théâtres:
- Théâtre Sarah Bernhardt (1957)
- Théâtre du Palais-Royal (1958-1959)
- Odéon-Théâtre de France (1959-1968)
- Élysée Montmartre
- Théâtre d’Orsay (1972-1981)
- Théâtre Renaud-Barrault (1981-1991)
Il jouera sa dernière pièce en 1987 : La Vie offerte de Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, Théâtre Renaud-Barrault.
Théâtre avec Jouvet
- 1949 : Les Fourberies de Scapin de Molière, mise en scène Louis Jouvet : Scapin au Théâtre Marigny
Films avec Jouvet
- 1936 : Mademoiselle docteur ou Salonique, nid d’espions de Georg Wilhelm Pabst : Le client fou
- 1937 : Drôle de drame de Marcel Carné : William Kramps, dit : Le tueur de bouchers
Par Jean-Louis Barrault extrait de la préface de « Images de Louis Jouvet »
L’autre nuit, je rêvais de Jouvet. Il m’arrive souvent de rêver de personnes que j’ai aimées véritablement. Nous étions très près l’un de l’autre, lui me dépassait d’une demi-tête, comme lorsqu’il était vivant, et nous pleurions l’un et l’autre, de cette façon particulièrement déchirante que l’on a de pleurer, quand on rêve. Des pleurs aigus, comme deux enfants…. La suite voir le lien ci-dessous
/2016/04/07/jean-louis-barrault-reve/
Jean-Pierre Aumont

Jean-Pierre Aumont Drôle de drame
de son vrai nom Jean-Pierre Philippe Salomons, est né le 5 janvier 1911 dans le 9e arrondissement de Paris et décédé le 30 janvier 2001 à Gassin.
Son oncle, Georges Berr, fut un grand comédien, professeur au Français et coauteur, avec Louis Verneuil, de plusieurs pièces. Faut-il croire à l’atavisme ? Toujours est-il que l’enfant découvre le théâtre dès sa dixième année grâce à sa grand-mère qui l’emmène régulièrement aux matinées classiques de la Comédie Française. Lors d’une représentation d’«Andromaque» interprété par De Max, il ressent une vocation et décrète définitivement qu’il sera comédien. Sous la menace, il “engage” son petit frère, peu concerné et manquant d’enthousiasme, comme répétiteur pour lui donner la réplique dans les tragédies de Racine et de Molière !
Il fit « naturellement » le Conservatoire, où Louis Jouvet le remarqua et le fit débuter sur scène au théâtre des Champs-Élysées dans le rôle d’un jeune prof d’anglais. Jean Cocteau, fin connaisseur de beaux blonds aux yeux bleus, lui confie le rôle d’Œdipe dans sa Machine infernale en 1934. Mais c’est surtout le cinéma qui le repère: après une brève prestation dans Jean de la Lune de Jean Choux.
Filmographie avec Jouvet
Au cinéma il tourne avec Jouvet dans Hôtel du nord et Drôle de drame (lien vers extrait ci-dessous)
http://www.vodkaster.com/extraits/drole-drame-eva-je-vous-aime/91335
Au théâtre avec Jouvet
- 1926 : Au grand large de Sutton Vane, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1926 : Le Carrosse du Saint Sacrement de Prosper Mérimée, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1930 : Le Prof d’anglais ou le système Puck de Régis Gignoux, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1932 : La Pâtissière du village ou Madeleine d’Alfred Savoir, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre Pigalle
- 1934 : Au grand large de Sutton Vane, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1934 : La Machine infernale de Jean Cocteau, Aumont interprète Oedipe mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
Lecture d’une lettre de Jean Cocteau par Jean Pierre Aumont
Extraits de Le Soleil et les Ombres de Jean-Pierre Aumont
Création de La Machine Infernale de Jean Cocteau:
Aumont interprète Oedipe en 1934 à la Comédie des Champs-Elysées
[…] Pendant les répétitions, Jouvet m’avait rabroué, rudoyé, torturé. Le soir de la générale, quand je sortis de scène, après ma rencontre avec le Sphinx, les applaudissements crépitèrent longuement.
En coulisse, Jouvet vérifiait les éclairages. Je me plantais devant lui, attendant un compliment. Il faisait semblant de ne pas me voir. Je ne comprenais pas. J’étais là, haletant, espérant un mot. Les applaudissements continuaient. Il s’obstinait à ignorer ma présence. n’y tenant plus, je lui saisis le bras, et lui criai:
-Alors?
Il me regarda enfin, et me répondit, tout doucement:
-Alors, mon petit gars, tâche de refaire tous les soirs consciemment, ce que tu as fait ce soir, inconsciemment.
Entre le troisième et le dernier acte, il y avait un changement à vue, et je n’avais guère de temps pour me coller une barbe et me vieillir de vingt ans. C’était Jouvet qui me servait de maquilleur. Lui encore qui m’engluait les joues d’hémoglobine quand Oedipe rentre en scène, après s’être crevé les yeux.
La soirée s’acheva sur un triomphe. Oubliant mon costume, ma barbe, mes yeux crevés, le sang qui ruisselait sur mon visage, la tragédie que nous venions de jouer et l’émotion des spectateurs, je saluai en souriant de toutes mes dents. « Ne souris pas, imbécile », me souffla Jouvet.
C’est environ deux ans avant La Machine Infernale que je m’étais présenté à Louis Jouvet. A cette époque, il jouait Amphitryon 38 à la Comédie des Champs-Elysées.
Sur la pointe des pieds, je m’aventurai dans le réduit attenant au plateau. Par bouffées, la musique de Giraudoux parvenait jusqu’à moi.
[…] J’attendais, immobile, envoûté, comblé. Je comprenais que ces sortilèges, ces textes, cette lumière et cette pénombre seraient à jamais mon univers, ma joie, ma vie.
Jouvet sortait de scène. Tout était bleu en lui. Vêtu de la cape et du bonnet de Mercure, l’œil plus bleu encore que son costume, souriant avec ironie mais aussi déjà avec tendresse, il me tutoya avant de me dire bonjour:
-Qu’est-ce que tu travailles en ce moment?
–On ne badine pas avec l’amour… vous savez… d’Alfred de Musset.
-Pourquoi pas! Et qu’est-ce que tu penses de Perdican?
Je perdais pied, j’avais préparé un discours pour lui dire mon estime et mon admiration, mon désir aussi de travailler avec lui, et voilà que, sautant toutes formules de politesse, il me demandait à brûle-pourpoint ce que je pensais de Perdican! J’étais incapable de répondre. J’étais rivé à l’œil bleu de Jouvet, j’avais envie de pleurer, il enchaîna:
-Je vois… Tu ne penses pas grand chose de Perdican, ça ne fait rien mon p’tit gars, ça ne fait rien, reviens me voir demain.
Le lendemain, il nous engagea, Janine Crispin et moi, pour jouer avec sa troupe Le Prof d’Anglais de Régis Gignoux. Ah! comme je l’aimais déjà!
Vingt ans plus tard je l’appelais encore « Monsieur ». Lui continuait à m’appeler « mon Jean-Pierre qui ressemble tant à mon Jean-Paul » (Jean-Paul était son fils, plus jeune que moi de quelques années). Je lui disais « vous », et il me tutoyait, je lui témoignais de la déférence, et il me flanquait des claques. […]
Extraits de
Le Soleil et les Ombres
Jean-Pierre Aumont
Laffont
1976
Bernard Blier
est né à Buenos Aires le 11 janvier 1916 (Argentine) et mort à Saint-Cloud le 29 mars 1989.
Sa famille résidant alors en Argentine où son père, biologiste à l’Institut Pasteur, était en mission. Il réalise ses études à Paris au lycée Condorcet avant d’intégrer le cours d’art dramatique chez Julien Bertheau et Raymond Rouleau. C’est ce dernier qui le fait débuter à l’écran en 1937 dans « Trois, Six, Neuf. Refusé trois fois au conservatoire Bernard Blier rencontre Louis Jouvet qui lui donnera deux précieux conseils : toujours persévérer et accepter de tout jouer plutôt que de ne rien jouer du tout…

Bernard Blier et Jouvet se reposent durant le tournage de quai de orfèvres
Finalement reçu au conservatoire il entre dans la classe de Jouvet sur les conseils duquel il multiplie les rôles au théâtre : « Mailloche « , » l’Amant de Paille »… jusqu’à ce que Marcel Carné lui confie un rôle important dans « Hôtel du Nord ». C’est au Conservatoire qu’il fait la rencontre de deux grandes personnalités qui resteront ses amis : François Périer et Gérard Oury. Il commence à s’imposer lorsque la guerre éclate.
Films avec Jouvet
1938 : Hôtel du Nord de Marcel Carné : Prosper, l’éclusier donneur de sang
Extrait d’hôtel du Nord : scène avec Bernard Blier et Arletty
https://www.youtube.com/watch?v=wbNs3CUMMDE
1938 : Entrée des artistes de Marc Allégret :Pescani, un élève du Conservatoire
https://www.youtube.com/watch?v=BBCl-ickEQw
1947 : Quai des Orfèvres de Henri-Georges Clouzot : Maurice Martineau, pianiste
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.